Candy, Boys & Glitter

Lorsque je me retrouve dans mon lit, la nuit tombée, il m'est impossible de trouver le sommeil. Précédemment j'avais dit vouloir boire moins et fumer moins mais figurez vous que je ne pense qu'à ça. J'attends ce weekend avec impatience. Ces moments avec mes amis sont les seuls moments où je profite vraiment de l'instant présent. Saoule, mais heureuse. 

Je n'ai pas arrêté de m'empifrer aujourd'hui, je crains vraiment les chiffres qui vont s'afficher sur la balance demain matin... Ils ne font qu'augmenter. Comme d'habitude je ne fais rien pour y remédier. Car je ne fais jamais rien. J'attends. Je ne sais pas ce que j'attends mais j'attends. 

Demain je verrai mon copain, ses bras autour de moi je sais que je ne voudrais pas le lâcher. Je ne veux jamais le lâcher. Même si parfois il m'arrive de le haïr, je l'aime comme je n'ai jamais aimé. 

Il m'a pris la main ce soir, ce qu'il ne fait jamais. On a dû marché main dans la main pas plus de cinq fois en un an et demi. Mais à chaque fois qu'il le fait, je fonds. Je redeviens une gamine de 12 ans avec son premier amoureux, débordante d'amour, le couvrant de bisous et de mots tendres. J'aurais aimé passer plus de temps avec lui aujourd'hui. "Ce n'est jamais assez" me répète-t-il souvent. Je ne suis jamais pleinement satisfaite, j'en veux toujours plus. Plus de bisous, plus d'amour, plus de toi. 

Je ne vais pas en cours demain. Etonnant n'est-ce pas? ça m'est égal à vrai dire. J'ai décidé que je réemmenageais chez moi demain. J'en ai assez d'être séquestrée chez mes parents. Je veux être libre. Un peu d'air s'il vous plait. Ils ne comprennent pas, moi non plus d'ailleurs. C'est dur en ce moment. Il faut que je travaille. Car non, je ne peux pas faire une quatrième terminale. Le bac c'est cette année, ou jamais. 

Il faut que je maigrisse aussi. 

Beaucoup de résolutions que je ne tiendrai pas. Peu importe. 

J'aimerais mourir d'une overdose d'amour. Abreger mes souffrances par tout ce que j'ai toujours souhaité. Le paradis. 

Allongée dans mon lit, mon ordinateur sur les genoux et un thé fumant sur ma table de chevet, je me demande quoi faire de ma nuit. Je viens de revenir d'une petite soirée chez un ami précédée d'une sortie en ville avec mon meilleur ami. A part deux cocktails savourés il y a maintenant plus de trois heures, je n'ai rien bu. La sobriété me va bien je dois dire. J'ai regardé mes trois potes enchaîner les shooters, essayant quelques fois de me convaincre de faire de même. J'ai su dire non. Je ne voulais pas me réveiller à nouveau avec la gueule de bois. Deux fois en une semaine me suffisait amplement. Sur le moment les effets de l'alcool me plaisent bien, mais les conséquences m'insupportent. J'aimerais boire moins, et par la suite arrêter de fumer. En allant aux toilettes durant le cours de la soirée je me suis retrouvée face à mon reflet dans le miroir. On s'est longuement regardés avant qu'il me dise simplement "Tu as grossi depuis la dernière fois qu'on s'est croisés."

J'ai passé la nuit à désespérement chercher une manière de demander à mes parents de m'emmener à l'hôpital parce que je sens que ça ne va plus du tout. J'ai passé ma journée enfermée dans ma chambre avec mon ordinateur et des films romantiques. Ne me demandez pas lesquels j'ai visionnés, je ne m'en souviens même plus. Je suis sortie de ma chambre vers 17heures pour déjeuner. Puis à 18h pour regarder les Anges de la Téléréalité. J'ai annulé tous mes rendez vous de la journée, soit un cours particulier de maths, une sortie ciné avec mon copain, et un apéro. J'ai évité tout le monde. J'ai envoyé des messages à personne à part pour dire que j'étais "malade". Au final, je n'ai rien dit à mes parents. 

Cela fait plusieurs jours que je pense à mourir. A vraiment mourir. Je ne supporte plus de vivre. Tout me fait de la peine. Tout me rend triste. Je me rends triste. J'ai tant d'amour à donner mais j'en reçois si peu en retour. J'aimerais tellement qu'il m'aime comme je l'aime. Quoique depuis jours je ne sais plus trop où on en est. En l'espace de cinq minutes je peux passer d'un amour extrême à son égard au dégôut le plus total. En plus, récemment, j'ai fait un rêve où je couchais avec mon meilleur ami. Depuis, je suis confuse. 

Je suis plus grosse que je ne le souhaiterais. Comme toutes les filles me diriez vous. Mais personnellement, je me répugne. J'ai pris deux kilos depuis les vacances de Pâques. Et ça m'énerve. Je veux perdre ces deux kilos, je rêve d'en perdre dix. 

Quelle tristesse aujourd'hui, quel ennui ce soir. Où sont les bonbons que je puisse engloutir mon désespoir.